Lutte biologique avec les phéromones

A quoi servent les phéromones ? Et comment sont-elles devenues un outil efficace de la lutte contre les ravageurs des jardins ?

Souvent comparés aux hormones, les phéromones sont des composantes sémiochimiques émises par certains animaux et végétaux afin d’agir sur d’autres individus de la même espèce. Produites par des glandes spéciales, celles-ci servent de messageries chimiques à distance entre les êtres vivants et peut être à l’origine de comportements divers selon leur nature :

  • détection d’un partenaire sexuel pour assurer la reproduction (phéromones sexuels) ;
  • marquage de territoire ;
  • alerte au danger ;
  • détection d’une source de nourriture (phéromones d’agrégation) ;

De nos jours, les scientifiques ont pu développer quelques phéromones dans les laboratoires et qui sont similaires à ceux de la nature.

Pourquoi ?

La réponse est très simple et l’idée à l’origine est très ingénieuse. En fait, en reproduisant ces phéromones en laboratoire, l’être humain est devenu capable de simuler certains scénarios lui permettant de lutter contre les ravageurs qui attaquent ses jardins (larves, chenilles, mouches de la cerise, Pyrale du buis, …) ou aussi favoriser la pollinisation. En effet, grâce aux phéromones reproduites, l’Homme a la capacité de dresser des pièges qui peuvent attirer la population des ravageurs et ainsi les éliminer.

Comment ?

Dans ce sens, les spécialistes ont conçu plusieurs types de pièges moyennant des phéromones analogues. Parmi les plus répandus, on trouve :

  • le piège à entonnoir : semblable à un piège à guêpe, celui-ci est constitué généralement d’une boite remplie d’eau et d’un entonnoir en combinaison avec des diffuseurs de phéromones. Les ravageurs mâles attirés par le piège finissent généralement par se noyer dans l’eau ;
  • le piège Delta : sous forme de tente, ce piège permet de lutter contre la mineuse de l’agrume, la mineuse du marronnier, la processionnaire du pin,… et ce grâce à des plaques collantes et un diffuseur des phéromones insectes ;
  • la confusion sexuelle : celle-ci consiste à saturer la zone de culture par des phéromones sexuelles pour empêcher les mâles de détecter les femelles et ainsi éviter leur reproduction. Cette méthode est destinée principalement aux professionnels du domaine et reste peu adaptée aux amateurs ;
  • le piégeage de masse : dédiée principalement à la lutte contre les insectes forestiers, celle-ci repose sur la diffusion des phéromones d’agrégation ;
  • les attractifs d’abeilles : comme les abeilles sont les plus grands facteurs de la pollinisation, les spécialiste ont pensé à ce moyen pour attirer davantage d’abeilles vers les plantes pendant la période de floraison à des fins reproductives. Le concept repose sur la pulvérisation de substances proches des phéromones sur les plantes pour faciliter le processus en question.